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L’ONU, entre puissance et multilatéralisme

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Le concept de multilatéralisme (qu’il soit ou non onusien) paraît au premier abord peu compatible avec celui de puissance que l’on peut définir en suivant Raymond Aron comme « la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités ». En effet, le multilatéralisme n’est pas seulement affaire de nombre : il ne suffit pas d’être plus de deux Etats ou acteurs (par opposition à l’unilatéralisme et au bilatéralisme) pour qualifier la discussion de multilatérale.

L’Organisation des Nations unies est marquée, dès sa création, par la puissance. Négociée principalement par les trois grands (Etats-Unis, URSS et Grande-Bretagne) à Dumbarton Oaks, elle institutionnalise un club de puissants (CSNU) au cœur d’une instance multilatérale. Néanmoins, cette empreinte de la puissance sur l’institution multilatérale n’épuise pas les pratiques onusiennes. Les vertus égalisatrices du multilatéralisme à l’œuvre à l’ONU transforment les relations de puissance, offrant ainsi des opportunités d’autonomisation aux autres acteurs. En renouvelant le jeu de puissance, l’ONU devient une enceinte privilégiée des stratégies multilatérales de puissance moyenne. L’Organisation des Nations unies et la puissance entretiennent donc des liens plurivoques : la première peut être un frein ou un multiplicateur de puissance, une ressource et une contrainte pour les puissances, un instrument et un objet de puissance. Les puissances peuvent être créatrices de multilatéralisme ou fossoyeuses des institutions multilatérales ; elles peuvent servir le multilatéralisme, s’en servir ou le desservir.

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